Le 1er novembre 2020 Mon cher Richard, il y a dix jours je me suis déplacé, comme à mon habitude, tous les ans, à la même période, au festival CIRCA, tu sais, ce grand supermarché du cirque, ce grand festival. En arrivant sur le site du festival, aux tables situées devant le théâtre, se trouvent toujours une centaine d'artistes et d'opérateurs culturels en train de faire des rendez-vous. Des rendez-vous d'affaires. Alors que je regarde ce petit spectacle de loin avant de moi même entrer dans le cercle et de jouer à ce jeu, je vois traverser une artiste que j'apprécie et pour qui j'ai une sorte de respect intime car il se fait que je l'ai aidée à monter son chapiteau dans mon village lorsque j'avais 12 ans, une expérience qui m'a profondément marqué. Je la regarde alors de loin et je la voit perdue. Le regard dans le vide. À attendre, à espérer qu'une directrice ou un directeur ne lui adresse la parole afin de pouvoir, j'imagine, lui parler de